94,7 % : c’est la part de couverture arborée du département du Jura. Ce chiffre brut fait vaciller bien des certitudes sur la géographie écologique française. D’un département à l’autre, la nature ne se distribue pas à parts égales, loin s’en faut.
La surface boisée occupe plus de 30 % du territoire français, mais la répartition reste extrêmement inégale d’un département à l’autre. Certains territoires affichent jusqu’à 70 % de leur superficie recouverte de forêts ou d’espaces naturels protégés, tandis que d’autres peinent à dépasser les 10 %.
Selon les dernières données de l’IGN et du ministère de la Transition écologique, le classement des départements les plus verts réserve quelques surprises, loin des clichés habituels. Les critères retenus dépassent largement la simple densité forestière et intègrent l’ensemble des espaces naturels et agricoles préservés.
Plan de l'article
La France verte : panorama des départements les plus riches en nature
Regarder la France à travers le prisme de la nature, c’est découvrir une carte bigarrée, où chaque département joue sa partition écologique. Les études publiées en 2024 placent le Jura tout en haut du tableau, avec près de 95 % de son territoire couvert par des arbres et une densité de biomasse qui tutoie les sommets. Ce département, logé dans la région Bourgogne-Franche-Comté, se distingue par ses forêts à perte de vue, ses lacs, ses réserves naturelles comme celle de la Haute-Chaîne, et ses sentiers qui invitent à l’exploration paisible.
Juste derrière, la Haute-Savoie s’illustre par ses paysages de montagne, ses vallées profondément boisées et son engagement pour la biodiversité. Elle décroche une impressionnante note de 79,96/100 en verdure. Le Doubs, voisin proche du Jura, s’affiche lui aussi dans le peloton de tête, avec une couverture arborée de 92,6 % et une densité de biomasse de 98,9 %. Ces territoires partagent une approche tournée vers la préservation, visible dans la gestion attentive des milieux naturels et l’entretien méticuleux de leurs réseaux de sentiers.
Pour mieux mesurer la vitalité de ces espaces, voici quelques chiffres parlants :
- Jura : 668 espaces verts recensés, 4 732 kilomètres de routes et sentiers, un score de 87,14/100 en verdure
- Haute-Savoie : 4 176 espaces verts
- Doubs : 456 espaces verts
La Corse se démarque quant à elle par une densité forestière rare : 66 % de l’île est couverte de forêts, un record à l’échelle nationale. À l’inverse, Paris incarne le contraste le plus frappant : malgré ses parcs, la capitale reste le territoire le moins végétalisé de France. Cette disparité reflète la diversité des départements français, entre pression urbaine et havres de nature, entre volonté de transition écologique et évolution démographique.
Quels critères définissent un département écologique aujourd’hui ?
Être reconnu comme le département le plus vert de France ne dépend plus seulement de la quantité de forêts ou de l’esthétique des paysages. Les analyses les plus récentes, notamment celles de ZAVA s’appuyant sur des données Eurostat, Global Forest Watch et OMS, s’appuient sur une combinaison d’indicateurs pour refléter la réalité de la transition écologique et du développement durable au niveau local.
Pour dresser ce classement, plusieurs critères entrent en ligne de compte :
- Couverture arborée
- Densité de biomasse
- Nombre d’espaces verts accessibles au public
- Longueur des routes et sentiers propices à la mobilité douce
Mais l’évaluation ne s’arrête pas là. On prend aussi en compte la vitalité de la biodiversité, les efforts pour limiter la pollution, l’efficacité énergétique, le recours aux énergies renouvelables et la gestion raisonnée des ressources. Un département qui se distingue sur le plan écologique conjugue protection des milieux naturels et actions concrètes pour améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Les espaces verts jouent un rôle central dans cette dynamique. Leur influence sur la santé est désormais prouvée : ils favorisent l’activité physique, apaisent le stress, contribuent à prévenir des maladies chroniques et réduisent même les risques de troubles cardiovasculaires ou neurologiques selon l’OMS. Les labels comme Ecoquartier ou Ville Durable et Innovante mettent en lumière des initiatives concrètes : rénovation thermique des bâtiments, gestion intelligente des déchets, implication citoyenne dans la transition écologique.
La dynamique verte des territoires ne se résume donc pas à un comptage d’arbres. Elle prend racine dans la cohérence des politiques publiques, l’encouragement de la biodiversité locale et la capacité à intégrer l’écologie dans chaque aspect du quotidien.
Zoom sur les départements français les plus verts et leurs atouts uniques
En tête du classement, le Jura impose sa marque avec une couverture arborée de 94,7 % et une densité de biomasse de 92,6 %. Ici, la forêt structure le paysage, de la cascade du Hérisson aux crêtes du parc naturel régional du Haut-Jura. Le département totalise 668 espaces verts et un maillage de près de 4 732 kilomètres de routes et sentiers, invitant à une vie active au contact de la nature.
En Haute-Savoie, la nature s’exprime à travers 89,4 % de couverture arborée, une densité de biomasse de 97,8 % et plus de 4 000 espaces verts. Entre lacs alpins, forêts profondes et chemins balisés, le territoire allie préservation de ses écosystèmes et vitalité touristique, sans céder sur la biodiversité.
Le Doubs complète ce trio avec 92,6 % de couverture arborée et une densité de biomasse qui avoisine les 99 %. Moins orienté vers le tourisme de masse, ce département parvient pourtant à concilier activités humaines et gestion raisonnée de ses ressources naturelles.
Impossible d’ignorer la Corse, championne de la forêt en métropole : 66 % de l’île restent boisés. Entre maquis dense et forêts anciennes, la diversité des milieux insulaires nourrit la richesse écologique nationale.
Explorer ces territoires : idées d’activités pour profiter de la nature
Le Jura propose une multitude d’expériences pour respirer à pleins poumons. Les sentiers du parc naturel régional du Haut-Jura serpentent entre forêts, crêtes et combes. Ceux qui aiment l’eau s’émerveillent devant la cascade du Hérisson, tandis que les amateurs de calme se laissent happer par la beauté tranquille du lac de Chalain ou des paysages de la région des lacs. Quand la neige tombe, les plateaux accueillent skieurs nordiques et randonneurs en raquettes, prolongeant la découverte sous d’autres couleurs.
En Haute-Savoie, les possibilités ne manquent pas : circuits autour du lac d’Annecy, panoramas sur le Mont-Blanc, traversée du massif des Bornes, immersion dans le patrimoine rural. On y trouve une nature préservée, vivifiante, qui invite autant à l’effort qu’à la contemplation.
Sur l’île de Corse, les promeneurs s’enfoncent dans la forêt de Vizzavona, slaloment entre les parfums du maquis, ou partent sur les traces du GR20. Baignades en rivière, balades en kayak le long des côtes boisées : ici, la nature se vit en grand format.
Le Doubs réserve une expérience différente : la forêt de Chaux, la vallée du Dessoubre, les belvédères sur les falaises calcaires. Entre sentiers discrets et coins sauvages, on croise parfois la faune, lynx, chamois ou chevreuils, dans un silence propice à la déconnexion.
Au bout du chemin, ces territoires tracent une autre carte de France : celle où la nature façonne les modes de vie, inspire l’avenir et invite chacun à repenser sa place dans le paysage. Qui sait si, demain, d’autres départements ne viendront pas bouleverser ce classement, au gré des choix collectifs et des ambitions écologiques renouvelées ?


